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6 idées pour vivre dignement les colères de nos enfants

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Si vous aussi,  les colères de vos enfants vous épuisent. Si vous aussi, vous souhaiteriez trouver une issue respectable et digne pour vous et votre enfant. J’entends par là que vous et votre enfant sortiez la tête haute de cette situation, que vous n’ayez pas l’impression de vous être fait berner.

Alors cet article est pour vous !

La colère est bienvenue

La colère fait partie des émotions. Au même titre que la tristesse, la peur ou la joie, elle est naturelle et elle doit être exprimée. Elle est la réaction saine et naturelle à une blessure, un manque, une frustration. Elle représente l’affirmation et la protection de soi.

Avant toute chose, et afin d’être disposée à l’accueillir, je pense qu’il est important d’accepter la colère. En effet, c’est un énorme cadeau de vivre la colère. La colère est l’affirmation et la protection de soi. Elle vise à rétablir le dialogue, le lien.

 “Il a eu plus de bonbons que moi !” , la colère est la manifestation que l’enfant refuse cet acte ; “j’ai la même valeur que lui” ! “S’il a eu plus de bonbons que moi, c’est que tu l’aimes plus que moi, c’est qu’il est meilleur que moi.” La colère vise à rétablir le lien avec la personne concernée. La colère est donc enviable pour entretenir des relations saines.

La colère est également la manifestation d’une injustice. C’est normal et sain de se mettre en colère lorsqu’on n’a pas le droit d’aller à la piscine, alors que le grand frère y va. Cela n’est pas juste. C’est normal et sain que l’enfant exprime qu’il a lui aussi envie d’aller à la piscine. Il a bien le droit de l’exprimer. Ce n’est pas pour autant qu’il va y aller, mais au moins nous connaitrons sa position. C’est la même personne qui plus tard affirmera qu’elle n’a pas envie de rester à la maison garder les enfants pendant que son mari va boire des bières avec ses copains (et c’est bien l’expression du désaccord plutôt que de s’effacer qui empêchera à long terme la relation de se détériorer). Plus largement encore, c’est la même personne qui s’indignera contre la peine de mort ou le réchauffement climatique (peu importe la cause, ce qui est important c’est qu’elle pense, sente et agisse sa cause). D’un point de vue moral et éthique, cela me parait par conséquent souhaitable que l’enfant s’indigne des injustices !

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Mais j’insiste bien sur le fait de remercier la colère qui est la manifestation d’enfants épris de justice, d’enfants qui ne baissent pas les bras ! C’est grâce à la colère que de nombreuses injustices ont été abolies et que d’autres continuent à l’être ! 

De nombreuses études ont démontré que les émotions doivent être exprimées. La colère ne doit surtout pas être censurée au risque d’éloigner l’enfant de lui-même, et donc de sa relation à lui-même et aux autres. Cela lui créerait des blocages physiques, émotionnels  et énergétiques qui l’empêcherait de vivre son plein potentiel et pourrait l’amener plus tard vers une violence destructive.

Il est aussi important de savoir que l’on reste en colère tant que nous n’avons pas déclaré forfait ou tant que nous n’avons pas été pris en considération. Il y a donc deux façons de sortir de la colère : soit parce qu’il n’y a pas d’issue (l’enfant se sent piégé et abdique), soit par une action digne, la colère a été entendue (et non jugée). Cet article ne traitera que de cette deuxième façon de sortir de la situation.

Accompagner la colère de  notre enfant

Lorsque notre enfant est en colère, il se met à hurler, à taper, à serrer les poings, à froncer les sourcils, à respirer plus vite…Son organisme se prépare à réagir et il n’est plus en mesure de nous écouter, de discuter.

Avant toute chose, il faut abaisser le niveau émotionnel de l’enfant.

Le plus important n’est pas de savoir pourquoi il est en colère, mais plutôt comment sortir de cette colère en toute dignité. Une fois la colère passée, nous pourrons aider l’enfant à comprendre pourquoi il s’est mis en colère ; mais lorsqu’il est en pleine colère, cela ne sert à rien de lui demander pourquoi.

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Je vous livre ci-dessous 6 astuces que j’ai expérimentées pour accompagner la colère de mes enfants, les aider à la vivre et à la dépasser dignement !

Je vous incite à les essayer en fonction du moment et de votre ressenti. Si vous aussi vous avez des expériences positives de colère avec votre enfant, je vous remercie de les partager en laissant un commentaire en dessous de l’article.

  • l’effet miroir

L’expérience de colère la plus complice vécue avec ma fille Bérénice lorsqu’elle avait environ 2 ans.

Elle voulait du chocolat et je l’avais terminé. Elle se met à croiser les bras, à faire la tête et à grogner : grrrrrr. Je la regarde, compréhensive et je grogne comme elle : grrrrrr. Elle s’arrête instantanément. Je l’avais comprise, elle l’avait exprimée, la colère était passée. Tout simplement, rien de plus.

  • l’écoute active

Ce qui est important, ce n’est pas de satisfaire les désirs de l’enfant, c’est de les entendre et de les reconnaitre sans jugement : “tu as envie de cette glace au chocolat ! Je te comprends, moi aussi elle me fait envie “.

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photo credit  : Claude Robillard

  • le défouloir

Pénélope 4 ans en pleine crise de nerfs. Elle est couchée par terre, tape des pieds contre les murs, elle bave, elle hurle.

Avant toute chose, je la mets en sécurité. J’enlève ses chaussures, je mets des coussins autour et je lui parle peu mais calmement :

“on va faire une course à vélo, on va pédaler. On a le droit de taper contre le sol, et on tape par terre fort, plus fort, allez, encore plus fort. Tu peux aussi taper par terre avec tes mains, tu peux crier ….”

Elle a pédalé par terre en tapant le sol, jusqu’à épuisement. Environ 5 minutes plus tard, l’épuisement est  arrivé et s’est transformé en rire. Puis nous sommes passés à une autre activité, comme si rien ne s’était passé.

  • le dessin

Accompagner Victor à s’assoir face à une feuille blanche avec des feutres : “dessine ta colère”. Un gribouilli et très vite la colère s’est apaisée.

  • les vibrations “le chant”

Dans la voiture,  des hurlements. Je me mets à chanter une chanson douce pour me calmer. Très rapidement, l’ambiance s’est apaisée.

  • la crise de supermarché

Dernière crise en date. J’y ai une très grande part de responsabilité. Je rentre dans une librairie pour enfant avec Victor 6 ans, à 18h45 alors qu’il avait son premier cours de batterie à 19h… Avec le recul, je pense que j’ai été un peu inconsciente. Victor tombe devant un livre de Pokémon. Je ne suis pas disposée à le lui acheter et je suis stressée par l’horaire. Victor me le demande, insiste. Je tente de sortir du magasin. Il s’accroche à mes jambes, trébuche, tombe par terre, continue à me tenir les jambes. Je ne peux plus avancer. Je tombe sur lui ! Bref, la totale ! Heureusement qu’il n’y avait que deux vendeuses pressées de fermer la boutique. Victor ne veut pas partir du magasin sans le livre. La vendeuse lui propose de lui offrir un CD s’il se lève et s’en va. Il refuse. Nous trouvons un compromis : on l’achètera mais pas aujourd’hui. Victor sort la tête haute : il aura son livre. Moi, je sors aussi la tête haute : je n’ai pas acheté le livre.

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Trois jours plus tard, à la maison : “maman, tu sais le livre de Pokémon, je ne suis pas sûr de le vouloir. J’ai vu un magasin où ils vendent beaucoup de Pokémon et je voudrais voir ce qu’il y a dans ce magasin”.

Rien ne vaut une bonne nuit de sommeil avant de prendre une décision !

Remercier la colère

La colère des enfants me rappelle les orages d’été. Certains sont doux et brefs. Ils permettent de donner à la terre ce dont elle avait besoin, comme les enfants qui nous expriment leur désaccord. Certains sont violents, dévastent les terres et il faut nettoyer après. Si l’enfant revient sur sa colère, il est important d’être à son écoute pour l’aider à remettre de l’ordre dans sa tête.

Pour terminer, un extrait du livre des proverbes de La Bible : « Une réponse douce calme la fureur : mais une parole dure excite la colère. »

 

L’important pour sortir dignement d’une colère est la créativité. Si vous aussi, vous avez pu vivre des expériences “positives” de colère, merci de les partager dans les commentaires ci-dessous. Cela donnera des idées à d’autres.

Une réflexion au sujet de « 6 idées pour vivre dignement les colères de nos enfants »

  1. […] le livre de Pokemon que je lui avais refusé une première fois et qui avait déclenché une terrible colère. Comme, il lui restait quelques euros, il est allé à la presse et a regardé les magazines. Je […]

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