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Burn-out maternel : comment ne pas sombrer ?

Cet article est un témoignage d’une lectrice, rédactrice Web.

À toutes les mamans hésitantes, fatiguées, vidées, vous avez choisi le meilleur rôle de cette histoire. Vous avez voulu vous tourner vers une “éducation positive” et offrir à vos enfants tout ce que vous possédez. Mais voilà que vous doutez car vous subissez au quotidien les regards des autres, qui vous jugent et vous reprochent de faire de ces enfants des capricieux. C’est bien répandu, il faut les gronder et les punir, c’est ça l’éducation. Alors vous êtes perdues, tristes car vous pensez avoir échoué. Vous êtes fatiguées de ces nuits sans sommeil, de ces journées sans pauses et plus que tout, de cette routine sans congés. Alors laissez-moi vous dire que vous n’êtes plus seules !

Mon expérience de la maternité

Comme vous, je suis une maman qui fait de son mieux pour apporter à mes deux princesses une éducation bienveillante, basée sur l’amour et la confiance en soi. Âgées de deux ans et huit mois, il est souvent difficile de tenir le cap, mais j’essaye au mieux d’appliquer les conseils que j’ai lus sur ma personne avant tout. Je suis passée par une phase de burn-out qui me paraissait insurmontable. D’abord parce que ma deuxième grossesse n’était ni voulue ni prévue et ensuite car j’ai eu du mal à retrouver des repères solides après la naissance de mon bébé. Le fait qu’elle soit une “BABI”(bébé aux besoins intenses) ne m’a pas aidée ni sur le point psychologique ni physique. En faisant le tour des articles de différents blogs j’avais l’impression d’être une mère indigne, la seule à ne pas réussir ce rôle. Je me sentais terriblement seule face à ces enfants qui dépendent de moi. J’en ai eu assez d’entendre appeler « maman » cent fois dans la même journée. Je voulais me retrouver, moi, la femme que je pensais avoir perdue après ces neuf mois à ne penser qu’à ce bébé. Je voulais plus que tout qu’on me voit pour ce que je suis avant tout et non pour le rôle que je tiens. Avec l’aide indispensable de mon conjoint, j’ai réussi à faire face et à ne laisser place qu’au positif. Si j’ai pu m’en sortir, vous le pouvez aussi. Je vous livre mon témoignage, les étapes par lesquelles je suis passée et mon ressenti avec toute la sincérité d’une maman épuisée mais qui aime plus que tout ce cadeau de la vie. Alors aujourd’hui, je veux que chaque mère qui se reconnaisse dans mon texte décide de se reprendre en main, de ne pas sombrer ; d’abord pour elle-même mais aussi pour sa famille qui a encore besoin d’elle. Chaque mère est unique, parfaite à sa façon et mérite de le savoir.

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Renoncer à la perfection et ne pas en culpabiliser

Être maman c’est devoir être présente pour ses enfants et consoler même quand on est triste. Mais c’est surtout souvent s’oublier, cacher la femme qui est en vous pour ne laisser paraître que la mère. J’ai dû accepter qu’il y ait des jours avec et des jours sans. Parfois je me sens heureuse et fière de moi et puis il y a les jours noirs ou je n’arrive à rien, mais il ne faut pas en culpabiliser. Si j’abandonne, me relever sera encore plus dur. J’ai envie de crier que je ne suis pas infaillible, que je suis une femme avant tout, sensible, avec des peurs, des faiblesses. Je m’en demande trop au quotidien, j’ai ce besoin de tout gérer à la perfection. J’ai le droit de me sentir dépassée, mais je reste dans le déni. Je les aime plus que tout ces petits bouts mais je m’en veux de vouloir être seule et penser à moi pour une fois. Il y a des jours où je crie et gronde alors que ce n’est pas ce que je voudrais. Et ensuite je pleure parce que je n’ai pas bien fait et surtout car je ne me reconnais plus. Alors mon époux me demande d’être bienveillante envers moi-même comme je le fais avec mes filles. Il me dit que je mérite de savoir que je suis une maman formidable car ce que je fais n’est peut-être pas parfait, mais admirable car je le fais avec tout mon amour. Ce fut le déclic.

Accepter de déléguer avant le débordement

Lorsque je sens que la coupe est pleine alors je demande de l’aide ; ce n’est pas une honte de devoir déléguer. Si mon conjoint n’est pas là alors j’appelle de la famille, des amies. Je dois faire une pause, prendre une grande inspiration pour pouvoir repartir. À ce moment précis il faut que vous pensiez à ce qui vous a poussé à être mères, à la première fois que vous avez tenu votre bébé dans vos bras, à ses grands yeux brillants qui vous admirent et vous disent que vous êtes la meilleure des mamans du monde. Seulement à ce stade, j’avais besoin que quelqu’un me prenne dans ses bras et me le rappelle. Prenez les devants et déposez vos enfants chez une amie. Profitez d’une journée rien qu’à vous pour penser à ce que vous avez envie de faire ou simplement flâner en ne pensant à rien. À vous messieurs d’aider vos épouses à surmonter cette épreuve, c’est l’occasion de montrer que vous êtes là pour elles. Déposez les enfants à l’école, prenez en charge le repas du soir pour les laisser souffler… Il y a tellement à faire avec de la bonne volonté. Mais surtout, bannissez les critiques et les reproches inutiles, elles n’ont pas besoin de ça. Au contraire, dites-leur qu’elles gèrent mieux que personne les choses et qu’à leur place vous n’y arriveriez pas aussi bien. Apprendre à lâcher prise et laisser quelqu’un d’autre prendre le relais est une étape difficile mais parfois inévitable si on veut éviter de sombrer dans un burn-out insurmontable.

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Identifier ses priorités

L’une des principales choses que j’ai dû accomplir pour éviter de souffrir de cette dépression est de faire un premier état des lieux. Pour cela, il m’a fallu définir un ordre pour mes priorités quotidiennes. J’entends par là bien sûr de laisser les tâches ménagères en dernière option : la vaisselle et le linge ne vont pas s’envoler tandis que mon bien-être, si. Personne ne vous en voudra si vous n’avez pas nettoyé les sols aujourd’hui ou que la maison n’est pas parfaitement astiquée. Se poser la question de ce qui est réellement important. Revoyez votre emploi du temps en vous fixant des objectifs journaliers à atteindre, sans vous en demander plus. Ce matin, dites-vous « ok, aujourd’hui je dois faire les courses, m’occuper du linge et sortir les enfants au parc ». Cela veut dire que rien d’autre n’est important, le reste pourra attendre demain. Aussi, j’essaye d’organiser celui-ci de façon à me laisser un instant dans la journée rien qu’à moi, l’après-midi durant la sieste des enfants par exemple ; l’essentiel est de ne pas s’oublier. Identifier ses priorités implique aussi d’apprendre à dire « non » sans culpabiliser. Si je ne me sens pas en état de faire une chose, inutile d’être forcée de l’accepter. La surcharge de l’emploi du temps est un facteur de stress responsable du mal-être dans lequel je suis entrée.

Reprendre confiance en moi

Pour cela, un petit retour en arrière s’impose. Il était nécessaire de me rappeler mes réussites, aussi petites soient-elles. Balayer tout le négatif de mon esprit pour me libérer de ce poids qui me pèse. Chaque journée accomplie, j’ai fait un bilan positif écrit de ce que j’ai réussi à faire. J’ai dû mettre en place une routine faisable sans contraintes et surtout, me fixer des limites. Je devais apprendre à aimer à nouveau mon corps qui avait changé, qui ne m’appartenait plus. Un premier accouchement par césarienne d’urgence à sept mois de grossesse ; le sentiment d’avoir été violée dans mon intimité, de ne pas avoir eu le choix. Puis j’apprends que je suis de nouveau enceinte. Je pleure toutes les larmes de mon corps et j’ai peur. Une peur terrible et incontrôlable de revivre le même accouchement à nouveau et le sentiment de ne pas avoir eu assez de temps. De la grossesse à l’allaitement, ce corps n’était là que pour ces bébés, à tel point que j’en oubliais ma personnalité. J’avais encore quelques kilos de grossesse à perdre et je ne m’aimais plus du tout. Je ne me sentais plus désirable ni même belle. J’avais honte de moi, de ce que je suis devenue. Je détestais voir cette cicatrice sur mon ventre. Heureusement, mon conjoint était et est encore là, à mes côtés, pour me dire chaque minute qui passe que je suis toujours la plus belle femme à ses yeux et que cette cicatrice est la meilleure des preuves d’amour pour lui. J’ai dû réapprendre à m’accepter et adopter une nouvelle routine puis déculpabiliser afin de me créer une image positive de moi-même. Je suis une mère, une femme, une épouse et je fais de mon mieux.

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N’oubliez jamais que vous êtes dans une période où le temps est compté et où rien n’est immuable. Ces petits bouts que nous chérissons aujourd’hui, un jour ils prendront leur envol et notre mission sera terminée. Alors, profitons de l’instant présent pour nous créer de merveilleux souvenirs avec eux en organisant des sorties en famille pour évacuer tout le stress accumulé. Le jour arrivera où ils grandiront et nous penserons d’un regard nostalgique à leur enfance, leurs pleurs, leurs « je t’aime » pleins d’amour, ces moments où nous étions pour eux leur seul repère. Pourquoi donc attendre ce jour pour y penser ? À vous les mamans épuisées, ce texte est pour vous. Aujourd’hui vous êtes là, vous êtes importantes et surtout, vous êtes suffisantes.

Une maman, sans artifices.

J’adresse un remerciement particulier à Alexandra pour la confiance qu’elle m’a accordée et pour m’avoir permis de prendre la parole. Également pour la mine d’informations et toutes les pépites que j’ai pu trouver sur son site et dont les précieux conseils m’accompagnent encore aujourd’hui.

Le mot d’Alexandra de Parents Heureux Enfants Heureux

Dounia est rédactrice Web. Elle nous a offert sa plume pour partager son expérience.

Merci Dounia pour ce partage.

Quelle mère n’a jamais été concernée par le burn-out maternel ? Un ras-le-bol souvent lié à un état de fatigue extrême (fatigue physique et/ou psychique). En situation de crise, si je n’avais qu’un conseil à donner, ce serait de dormir, en même temps que les enfants, dès que j’ai 5 minutes , n’importe quand mais pouvoir dormir, dormir et dormir. Après nous pourrons discuter des besoins et des actions prioritaires à mettre en place. Bon courage !

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2 réflexions au sujet de « Burn-out maternel : comment ne pas sombrer ? »

  1. Magnifique témoignage ou tout parents se reconnaitront a un moment de leur vie , mais cette phase est aussi très importante pour prendre conscience qu’il n’est pas toujours facile mais que nous faisons chacun de notre mieux afin de répondre au mieux aux besoins de nos enfants .
    Bonne continuation .

    Nanie

    1. Oui, répondre aux besoins de nos enfants ET aux nôtres !!!

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