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Interview de Brigitte Cassette, spécialisée dans l’accompagnement des personnes en recherche éducative. Thème : les relations frères-sœurs

Brigitte Cassette 3

Brigitte Cassette 3Brigitte Cassette fut enseignante durant 10 ans dans des collèges du Nord de la France et animatrice socioculturelle dans une Z.U.P Lilloise. C’est en travaillant dans un collège expérimental qui accueille des élèves en difficulté d’adaptation qu’elle commence à expérimenter des méthodes de prévention à la violence.

En 1991, elle se spécialise sur les questions de violence en rejoignant une équipe de travail dans le Sud de la France. Elle se forme durant 9 ans à la résolution positive de conflits, la médiation et la communication sans violence. Elle est sollicitée pour mettre en place des actions de prévention à la violence dans des écoles primaires et des collèges.

Elle crée l’association Altern’Educ en 2001, dans le but de développer d’autres formes d’éducation qui respecteraient autant l’enfant que l’adulte.

Elle élabore un concept d’éducation relationnelle original : accompagner la personne dans son entier pour qu’elle puisse trouver son propre chemin, ses propres vérités et ses propres réponses pour une vie paisible.

En 2005, elle devient directrice du centre de formation ASPRE, spécialisé dans l’accompagnement des personnes en recherche éducative. Elle poursuit actuellement ses recherches en se formant à l’ACP, Accompagnement Centré sur la Personne (Carl Rogers).

Je suis ravie de vous faire partager l’interview de Brigitte Cassette sur le thème des relations frères-sœurs.

Voici la vidéo, le podcast et la transcription de l’interview.

Vous pouvez écouter le podcast en cliquant sur le bouton play ou télécharger le MP3 en cliquant sur ce lien.

Pour en savoir plus sur Brigitte Cassette, je vous invite à consulter son site en cliquant ici.

PARENTS HEUREUX ENFANTS HEUREUX : Bonjour, bienvenue sur Parents heureux enfants heureux, la chaine des parents en recherche d’éducation. Je suis aujourd’hui en présence de Brigitte Cassette. Brigitte, bonjour, est ce que tu pourrais te présenter et nous dire qui tu es?

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BRIGITTE CASSETTE : Je m’appelle Brigitte Cassette. Que dire sur moi ? Peu de chose au niveau de la formation parce que je ne trouve pas ça fondamental mais surtout dire que j’ai créé il y a 20 ans une association qui s’appelle Altern’educ  et que mon objectif était d’aller chercher d’autres pistes dans l’éducation. Depuis Altern’Educ s’est développé et j’ai créé un centre de formation qui s’appelle ASPRE accompagner et soutenir les personnes en recherche éducative.

PARENTS HEUREUX ENFANTS HEUREUX : Le thème d’aujourd’hui : les relations frères-sœurs. Pourquoi est ce que c’est si difficile les relations dans une fratrie ?

BRIGITTE CASSETTE : C’est facile d’imaginer l’enfant quand il né et qu’il est tout seul donc l’ainé qui se retrouve dans un milieu sécurisant avec son père, avec sa mère. Il est là et il est en quelque sorte le centre, centre qu’il est en train de découvrir et tout à coup un autre arrive. A partir du moment où il y a une autre personne, de ce fait, il n’est plus au centre et c’est cette difficulté de réaménager cet espace familial qui va être difficile aussi bien pour celui qui était et qui est au centre que celui qui arrive et qui ne sait pas quelle place prendre.

PARENTS HEUREUX ENFANTS HEUREUX : C’est essentiellement une histoire de place. Est-ce qu’il y aurait des pistes pour accompagner la naissance d’un enfant, la naissance d’un frère ou d’une sœur qui arrive ? Est ce qu’il y aurait des pistes de choses qu’on pourrait faire pour anticiper  peut-être cette perturbation qui va arriver dans la vie de l’ainé ?

BRIGITTE CASSETTE : Oui, parce que pour l’enfant c’est vraiment une perturbation, c’est clair. Je pense que, je ne veux pas être dans le conseil, je veux être plus dans le processus, expliquer en fait ce qui se passe, si on comprend ce qui se passe, ça va nous permettre de voir nous mêmes qu’est ce qu’on fait et ce qui se passe pour moi, pour expliquer ce qui se passe je me base sur les besoins de l’enfant, le besoin de sécurité, le besoin de trouver une place, le besoin de reconnaissance et le besoin d’affection et d’amour. A partir de là, si on part, par exemple du besoin de sécurité, l’enfant va chercher en fait un milieu où il va être en sécurité et en même temps  il ne veut pas perdre le contact avec les parents. Donc c’est typique, on va dire par exemple à l’ainé quand le petit va jouer avec ses jouets, on va lui dire «  va dans ta chambre comme ça il ne touchera pas à tes jouets ». Comment ? Si l’ainé part, ça veut dire qu’il ou elle laisse la place donc il ou elle ne peut pas partir et en même temps il a besoin d’être avec ses propres choses, ses propres jouets. Par exemple imaginez une mezzanine dans la pièce , un espace mezzanine, où l’enfant va pouvoir aller, l’ainé va pouvoir aller en haut de la mezzanine et en même temps surveiller ce qui se passe au niveau des parents, au niveau des autres enfants et rester dans la pièce, pas partir, lui permettre d’être à la fois dans la sécurité familiale et à la fois garder son territoire. C’est un exemple après il faudrait s’appuyer sur chaque besoin pour trouver à chaque fois des solutions.

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PARENTS HEUREUX ENFANTS HEUREUX : Souvent la question qui se pose justement c’est comment donner le même temps à chaque enfant parce que souvent quand il y a un deuxième qui arrive le premier a beaucoup de besoin effectivement et le deuxième également et les parents sont un peu entre les deux, ils ont envie de cloisonner un petit peu, de donner du temps à l’aîné, de donner du temps au deuxième. Qu’est ce que tu en penses, toi ?

BRIGITTE CASSETTE : Je pense que c’est une erreur de le calculer en temps. Je pense que c’est une erreur de mesurer la quantité de temps. Ce qui est important c’est la qualité du temps qu’on va donner, c’est à dire que je peux passer une heure avec mon enfant et ne pas être là, être en train de penser au repas, être en train de penser au travail. Si j’arrive à donner 5 minutes de qualité, pour moi la qualité c’est à la fois le partage de ce qu’est en train de vivre, mais à la fois aussi l’écoute, de ce qu’est en train de vivre l’enfant ; si j’arrive à donner 5 minutes de qualité à l’enfant, ça peut avoir autant de valeur qu’ une heure. Actuellement les parents courent après le temps. Il y a tout  un stress au niveau du temps ils me disent mais ce n’est pas possible d’être avec tous les enfants. Oui mais on le mesure en temps. Il faut le mesurer en qualité. Un espace court peut avoir autant de valeur qu’un long espace. C’est ce que l’on va mettre dedans, c’est l’intensité, c’est réussir à être entier dans cet espace, pas seulement en train de jouer sans être là, en train d’écouter tout en se disant qu’est ce que je fais après , être en totalité là, c’est ce qui va faire la qualité en fait.

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PARENTS HEUREUX ENFANTS HEUREUX : Lorsqu’ils sont plus grands, il y a des disputes, il y a des conflits, comment intervenir, comment gérer une dispute, comment intervenir lorsque chaque enfant se dispute le même jouet. Il y a une méthode ?

BRIGITTE CASSETTE : Moi j’ai plutôt envie d’inciter à gérer le moins possible dans le sens que pour moi si un conflit m’appartient c’est à dire que si il s’agit de quelque chose qui me touche, qui me concerne, bien sûr je vais y aller mais si a priori ce conflit ne m’appartient pas, je vais juste avoir la vigilance mais je vais laisser les enfants. Je vais avoir une vigilance discrète mais je vais laisser les enfants s’en sortir. Pourquoi ? Parce que le conflit s’envenime souvent parce que finalement les parents veut aller sauver l’enfant qui est victime, l’enfant qui est le plus petit, le plus faible, le parent se précipite en sauveur et donc automatiquement dans le groupe d’enfants il y en a qui vont se positionner en victime en criant « au secours , au secours » et il y en a qui vont donc se placer dans la position de bourreau et de ce fait là on ne résout pas, on ne fait qu’envenimer, on ne fait que renforcer les rôles alors que si on est juste dans la vigilance mais qu’on les laisse trouve leur propre méthode il y aura beaucoup moins d’enjeux puisque le parent n’est plus là donc il n’y a plus l’enjeu de la reconnaissance du parent, de l’amour du parent d’exister aux yeux du parent en étant victime, toutes ces questions là elles s’enlèvent et souvent les parents reconnaissent que lorsqu’ils arrêtent de vouloir gérer tous les conflits, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas les gérer du tout, et en gérer aucun et quand ils arrêtent de vouloir gérer tous les conflits souvent c’est beaucoup moins difficile au niveau de la relation entre enfants.

PARENTS HEUREUX ENFANTS HEUREUX : Merci Brigitte pour ce partage. Si vous voulez voir l’association de Brigitte, ASPRE je mettrai un lien sur mon blog parents heureux enfants heureux à la fin de la vidéo. Merci à tout le monde. Si vous souhaitez voir d’autres publications, n’hésitez pas à vous inscrire sur ma newsletter.

A bientôt

Alexandra

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